Inconnu à cette adresse est un roman de Kathrine Kressmann-Taylor. Il a été écrit en 1938 et c’est pour cela qu’il est décrit comme une œuvre « visionnaire » de la part des éditeurs. Il fut publié pour la première fois en France en 1999 aux éditions Autrement. Son auteur, décédée en 1997, y met en avant sa colère envers les américains qui, d’après elle, ont totalement ignoré ce que vivait l’Allemagne dans les années trente. Cette rage, elle la fait vivre à travers Max, un américain, et Martin, un allemand, deux amis qui partagent la même passion et qui possèdent une galerie d’art mais que l’océan Atlantique sépare.
Le roman de « Kressmann-Taylor tout court » – car il ne fut pas tout de suite admis qu’il s’agissait d’une femme écrivain – donne une dimension particulière au récit épistolaire. Ici, les lettres, preuves d’amour, d’attention et de soutien, sont des armes dangereuses, elles mettent en péril et finissent par tuer un homme pourtant fidèle à sa patrie. Le texte est court, chaque mot y est pesé. La lecture est rapide mais l’inéluctable n’en est que plus foudroyant. Voilà un ouvrage culte que Le livre de poche agrémente d’un dossier historique plutôt riche.
Présentation de l’éditeur :
1932. Martin Schulse, un Allemand, et Max Eisenstein, un Juif américain, sont marchands de tableaux en Californie. Ils sont aussi unis par des liens plus qu’affectueux – fraternels. Le premier décide de rentrer en Allemagne. C’est leur correspondance fictive entre 1932 et 1934 qui constitue ce petit livre inédit, écrit par une Américaine en 1938, et salué à l’époque aux Etats-Unis comme un chef-d’œuvre. Ce livre est un instantané, une photographie prise sur le vif et qui décrit sans complaisance ni didactisme forcené une tragédie intime et collective, celle des débuts de l’Allemagne nazie.
Une réflexion sur “Inconnu à cette adresse”