Broadway Limited, Tome 1

1948. A l’approche d’Halloween. La Pension Giboulée exclusivement réservée aux filles voit arriver Jocelyn Brouillard, un étudiant français que tous attendaient sous le nom de Jocelyne. Le problème se pose alors de savoir quoi faire de lui. Quel sort va lui réserver la directrice, Artemisia, affectueusement appelée « le Dragon » par les pensionnaires ? Heureusement pour lui, Jocelyn a dans sa valise des bocaux renfermant de la soupe préparée par sa mère et il sait jouer du piano. Il va pouvoir écrire à sa sœur depuis son studio rien qu’à lui un peu à l’écart de la gent féminine en échange de performances musicales régulières. Et Jocelyn en a des choses à lui dire à Rosemonde. Car à son arrivée à New York, alors qu’il quitte une France encore très marquée par l’Occupation allemande, il découvre la tradition des citrouilles creusées qui deviennent des lanternes, le jazz, les Kleenex, les céréales à manger dans un bol de lait, le Coca-Cola, Thanksgiving et même la pizza !

En parallèle de Jocelyn qui prend ses repères dans sa nouvelle vie, celle d’Hayden, Manhattan, Page et Chic est également mise en avant et les chapitres alternent donc avec les aventures de chacun. La première est une danseuse de claquettes qui a la garde de son neveu en bas âge et des difficultés financières. La deuxième est obsédée par un célèbre acteur de théâtre et réussit à entrer à son service. La troisième est une actrice de théâtre qui veut apprendre à parler français. Elle rencontre une certaine Grace Kelly au détour de ses auditions prometteuses. Quant à Chic, elle mange de l’infâme soupe Campbell’s ou accepte de finir avec les cheveux roses pour gagner sa vie. Elle rencontre à presque chaque casting l’infatigable petit Allen Könisberg, futur Woody Allen tout plein de rêves et d’ambition.

Ses jeunes filles ont toutes un secret vers lequel le lecteur est guidé doucement, intensément. A leur côté, il pénètre dans l’Amérique de l’après-guerre, celle de Clark Gable et des cigarette girls. L’Amérique ségrégationniste qui entame sa chasse aux communistes, qui voit naître l’Actor’s Studio. Ses chansons, ses films, ses stars, ses objets, ses rituels, Malika Ferdjoukh a mis son récit en place avec un souci du détail impressionnant. Elle joue avec de nombreuses références, surtout cinématographiques. C’est amusant et épatant. Que le lecteur connaisse ces références, les reconnaisse, les savoure ou les ignore n’a aucune importance. Un dîner avec Cary Grant est, de tous les points de vue, un roman absorbant, captivant, riche en émotion, en humour et en rebondissements. Les personnages sont nombreux, vivants, forts, touchants. Entre mystères, révélations, questions, frustrations, cette première partie de Broadway Limited est définitivement trop courte en dépit de ses 600 pages. Elle est à ranger sur une étagère bien spéciale dans la bibliothèque, celle des livres merveilleux. Parce qu’il y a des milliers de choses à dire sur eux mais aussi un terrible manque de mots pour exprimer ce qu’il provoquent tout au fond de l’être.

Broadway limited

Présentation de l’éditeur :
Normalement, Jocelyn n’aurait pas dû obtenir une chambre à la Pension Giboulée. Mrs Merle, la propriétaire, est formelle : cette respectable pension new-yorkaise n’accepte aucun garçon, même avec un joli nom français comme Jocelyn Brouillard. Pourtant, grâce à son talent de pianiste, grâce, aussi, à un petit mensonge et à un ingrédient miraculeux qu’il transporte sans le savoir dans sa malle, Jocelyn obtient l’autorisation de loger au sous-sol. Nous sommes en 1948, cela fait quelques heures à peine qu’il est à New York, il a le sentiment d’avoir débarqué dans une maison de fous. Et il doit garder la tête froide, car ici il n’y a que des filles. Elles sont danseuses, apprenties comédiennes, toutes manquent d’argent et passent leur temps à courir les auditions. Chic a mangé tellement de soupe Campbell’s à la tomate pour une publicité que la couleur rouge suffit à lui donner la nausée. Dido, malgré son jeune âge, a des problèmes avec le FBI. Manhattan est en proie à l’inquiétude depuis qu’elle a cinq ans. Toutes ces jeunes filles ont un secret, que même leurs meilleures amies ignorent. Surtout Hadley, la plus mystérieuse de toutes, qui ne danse plus alors qu’elle a autrefois dansé avec Fred Astaire, et vend chaque soir des allumettes au Social Platinium. Hadley, pour qui tout a basculé, par une nuit de neige dans un train. Un train nommé Broadway Limited. Le livre le plus étourdissant de Malika Ferdjoukh.

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8 réflexions sur “Broadway Limited, Tome 1

  1. Une vraie belle découverte, un gros coup de coeur ♥
    J’aimais déjà beaucoup la plume de l’auteure et cela se confirme encore avec ce premier tome de Broadway Limited, dont j’attends déjà la suite avec impatience 😛

    Aimé par 1 personne

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