Interview d’Isabelle Wlodarczyk

Isabelle Wlodarczyk a accepté de répondre à quelques questions !

isabelle-wlodarczyk ils-veulent-tuer-henri-iv le-pari-insense-de-christophe-colomb La bonne étoile de Malala

Isabelle, nous vous connaissons pour vos livres destinés à la jeunesse comme Les aventures de Nanou le petit Mammouth, Surtout ne prends pas froid ou Dans les cuisines de Barbe-Noire. Avez-vous toujours eu envie d’écrire et surtout d’écrire pour les enfants ?
J’ai d’abord pensé dessiner et peindre. J’ai pris des cours du soir pendant une quinzaine d’années, puis j’ai réalisé que le talent me manquait…J’ai toujours aimé les mots. Au début, j’écrivais surtout de la poésie. Ma passion pour la littérature jeunesse m’est venue sur le tard !

Des blanches et des noires ainsi que Le cœur en bataille sont les deux premiers albums d’une collection dont vous êtes à l’origine aux éditions Oskar. Comment vous est venue l’idée, le concept de ces livres qui expliquent l’Histoire aux plus jeunes ? Est-ce vous qui concevez le dossier en fin d’ouvrage ?
J’aime beaucoup les albums documentaires. Je voulais raconter des histoires de personnes ordinaires, anonymes, ne pas partir des grands hommes, parler des choses de la vie. L’idée m’est venue au cours d’un atelier d’écriture avec des élèves et des enseignants du collège de Gignac dans l’Hérault. Les élèves avaient effectué des recherches fouillées sur la Première guerre mondiale à partir de documents d’archives. L’idée a mûri : partir de la vie d’anonymes pour raconter ensuite dans la partie documentaire plus largement les « faits » historiques abordés. Le principe, c’est aussi de donner à réfléchir, de faire un peu de philosophie en chemin. Je voulais absolument éviter l’écueil de la narration didactique et pédagogique, trop démonstrative. Le format, je pense, permet cela : apprendre dans la partie documentaire, vivre l’Histoire dans la partie album. La partie narrative n’est pas un exposé historique, c’est un texte littéraire, souvent assez poétique : deux opus sont à venir. Le premier évoque le grand exil des indiens Cherokees, tandis que le second parle d’un arbre à Guernica, au début de la guerre d’Espagne. Oui, c’est moi qui conçois la partie doc et c’est un travail conséquent, car j’essaie de la centrer sur une problématique originale : la vie des familles pendant la première guerre mondiale par exemple, (les relations épistolaires, les séparations, les retrouvailles, la vie des femmes à l’arrière…), le rôle de la musique pendant la ségrégation. Le documentaire est volontairement approfondi. J’essaie de m’adresser aux enfants de plus de 8 ans et de toucher encore les collégiens – même si je sais que le préjugé selon lequel un album d’adresse aux petits est tenace ! Cette collection est atypique par son format et la tranche d’âge visée (les 8/12 et au-delà), j’espère qu’elle trouvera sa place.

Des blanches et des noires Le coeur en bataille Panique sur la banquise coup de théâtre à Versailles

Vous avez écrit des histoires de pirates, vous avez écrit sur la guerre, sur le racisme, vous parlez d’écologie dans Sur mon arbre perché, La petite disparue fait penser à un conte, vous mélangez l’Histoire et le fantastique avec le personnage de Nanou… Y a-t-il des sujets, des genres que vous n’avez pas encore abordés et à propos desquels vous aimeriez écrire ?
Des tonnes de sujets ! Certaines thématiques reviennent régulièrement sous ma plume…mais tout m’intéresse…sauf les thématiques « pour » adolescents, ciblées sur l’adolescence, comme si l’adolescence n’était qu’une crise… Je n’aime vraiment pas cette approche de la littérature jeunesse. En ce qui concerne les genres, là aussi, je crois que tout m’intéresse. Je n’ai jamais publié de pièce de théâtre et pourtant c’est un genre que j’affectionne énormément. J’essaie en ce moment de travailler sur un projet de roman graphique.

Pour vous, quels sont les livres pour enfants à lire absolument ?
Chaque enfant peut se nourrir d’ouvrages différents. C’est la grande richesse de la littérature jeunesse, sa diversité. Chacun y puisera ce qui sera essentiel à ses yeux. J’aime beaucoup Les Larmes de l’assassin, d’Anne-Laure Bondoux, la plume poétique de Carl Norac, celle de Marcus Malte – Chat machin est un de mes albums préférés -, le souffle presque hugolien d’Insa Sané dans Sarcelles Dakar.

Avez-vous un livre de chevet ? Des auteurs ou des romans qui ne vous quittent pas ?
Mon livre de chevet est un gros dictionnaire du 17ème siècle : le Furetière. Il comporte trois volumes épais et j’adore les promener dans les classes et les faire découvrir aux enfants. C’est ma bible, ma muse aussi. Mes romans préférés sont clairement ceux de Dostoïevski. Les Frères Karamazov, surtout.

Sur mon arbre perché Dans les cuisines de Barbe-Noire La petite disparue Surtout ne prends pas froid

Si vous pouviez passer la soirée avec un personnage, ce serait…
Ce serait Spinoza qui est mon maître à penser et un homme que j’admire.

Si vous pouviez travailler avec n’importe quel auteur, ce serait…
Ce serait impossible, je ne m’en sentirais pas capable !

Merci d’avoir pris le temps de répondre à ces questions, Isabelle. Nous avons hâte de découvrir vos prochaines parutions. Avez-vous de nombreux projets en cours ?
J’attends avec une grande impatience la sortie de Léonie se marie aux éditions Lirabelle. Je travaille sur un projet jeunesse autour de Molière et sur un roman graphique adulte qui se déroule au 17ième siècle. Des occasions de me plonger dans le Furetière…

Voltaire, Ecraser l'infâme Renardot et le souvenir volé L'allée du bout du monde penelope

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