C’est lundi, je dépoussière… Une île trop loin

C'est Lundi, je dépoussière..

Chaque lundi, Entre Les Pages vous propose un ancien article dont le texte et la mise en page ont été rafraîchis. De belles redécouvertes au programme ! Aujourd’hui, place à…

Une île trop loin d’Annika Thor

Sont ressortis en 2012 aux éditions Thierry Magnier, les quatre romans d’Annika Thor : Une île trop loin, L’étang aux nénuphars, Les profondeurs de la mer et Vers le large. Sauf que cette fois, ils sont réunis dans un seul et bel ouvrage : une renaissance pour cette saga remarquable. Tout commence quand, Vienne étant occupée par les nazis, les parents de Steffi et Nelli les envoient en Suède dans des familles d’accueil. Elles ne vivent pas ensemble mais assez proches l’une de l’autre sur une île où elle doivent apprendre à vivre autrement et à parler une autre langue. L’aînée des sœurs à onze ans seulement et toutes deux ne vont bien sûr pas réagir et comprendre cet « abandon » ni s’adapter à tout cela de la même manière. Très vite, les parents qui les reçoivent chez eux les aiment comme leurs propres enfants et Steffi et Nelli les aime en retour.

Le lecteur suit principalement Steffi, ses doutes, ses rêves et sa plus grande crainte, celle d’avoir trahi ses parents en ne s’étant pas occupée de sa sœur comme il aurait fallu. Mais simplement parfaite en tout point, cette grande sœur a aussi une vie qu’elle va, au contraire de bien des millions, choisir et mener à peu près comme elle l’entend. Même s’il est difficile d’y trouver un sens quand tout autour semble ne plus avoir aucune logique, aucun entendement. Et chaque jour, Steffi se demande si ses parents sont vivants, ce qu’il adviendrait d’elle et de sa sœur s’ils ne survivaient pas à cette guerre ou que serait leur vie s’ils revenaient.

Il faudrait des heures entières pour évoquer tout ce qui arrive dans cette grande histoire, pour en mettre en avant tous les thèmes, toutes les questions et toutes les dimensions, terribles et magnifiques aussi. Mais il suffit surtout, à la lecture, de faire confiance à sa beauté et à sa justesse pour se laisser porter, transporter auprès de ces héroïnes symboles d’espoir, de volonté et avant toute chose d’amour. Steffi, Nelli, tante Alma, tante Marta, Vera, Maj, Sven et les autres habitent un texte poignant, découpé en chapitres courts qui offrent au récit un rythme soutenu et agréable, et qui, surtout, évoque l’exil des enfants juifs pendant la guerre peu commun en littérature pour la jeunesse.

Une île trop loin

Présentation de l’éditeur :
Steffi
et Nelli sont les personnages attachants de la tétralogie d’Annika Thor. Petites filles juives autrichiennes mises à l’abri des persécutions nazies, elles arrivent sur une île suédoise battue par les vents. Steffi est accueillie dans une famille protestante austère, seule enfant de la maison, elle se sent détentrice de la mémoire de ses parents. Nelli, elle, vit dans une famille avec des enfants de son âge. Les années passent et les nouvelles d’Autriche se font de plus en plus rares. À la fin de la guerre, les deux jeunes filles se sentent plus suédoises qu’autrichiennes…

Du même auteur :

Action ou vérité

Featherduster


4 réflexions sur “C’est lundi, je dépoussière… Une île trop loin

  1. Votre billet me donne très envie de lire ce roman, et la couverture modernisée est très pétillante 😉
    Cette période de l’Histoire me touche particulièrement.
    Merci pour la découverte Pauline !

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