Changer l’eau des fleurs

Violette Toussaint est gardienne de cimetière. Elle vit donc sur son lieu de travail et partage son quotidien avec les fossoyeurs et propriétaires des pompes funèbres devenus ses amis. Violette ouvre aussi sa porte à ceux qui ont perdu un être cher pour boire quelque chose de chaud ou de fort, pour parler. Elle a chaque jour la compagnie de chats qui n’ont pas voulu quitter leur maître ou qui ont été abandonnés, jetés par-dessus le mur. Violette en prend grand soin. Tout comme elle s’occupe consciencieusement et avec amour des tombes et du potager.

Mais qu’est-ce qui a amené Violette à venir travailler dans un cet endroit ? Elle paraît solide, posée, en paix. C’est à partir de là qu’il ne faut plus rien dévoiler.  Sauf que… Lorsqu’un homme vient demander des informations sur une tombe, il tombe sous le charme de Violette. Et que, sans lui demander, il fait des recherches sur un élément de son passé.  De nouvelles révélations, de grands chamboulements intérieurs sont alors encore à prévoir.

Changer l’eau des fleurs est le deuxième roman de Valérie Perrin après Les oubliés du dimanche. Il se déroule dans le passé, dans le présent, change parfois de narrateur et donc de point de vue. Il met en scène l’amour – qui ne donne pas que des papillons dans le ventre, l’amour maternel – qui n’est pas que merveilles non plus, la famille – qui n’est pas forcément là où on l’attend, l’amitié – qui peut se trouver dans les endroits les plus incongrus, des maladresses – si vite venues, un drame – qui détruit tout, de la culpabilité – évidente ou justifiée, beaucoup de courage, du mystère, de l’entêtement, des secrets – parfois pour protéger, ou encore de l’amitié et du partage.

Avec tout cela et bien plus encore, le roman happe le lecteur du début à la fin,  impossible de lâcher l’ouvrage, d’abandonner les protagonistes, de ne pas savoir.

Le livre de Valérie Perrin est bouleversant et lumineux, tragique  et cocasse, fait des nœuds dans la gorge mais beaucoup rire aussi.

Sous ses airs de « page turner », la construction captivante et maîtrisée de bout en bout de Changer l’eau des fleurs lui donne une épaisseur qui n’est pas que physique. Les personnages sont finement travaillés et dévoilés – Violette est une très grande dame ! Personne autour d’elle n’est oublié et tout ce petit monde (qui n’est pas si petit !) est touchant à un moment ou à un autre. Chaque situation mène à des réflexions, à de nouveaux regards. Voilà une grande histoire qui donne envie d’observer, d’écouter, de se rapprocher des autres.

Un magnifique roman !

En plus :
Des citations provenant de romans, de poèmes, de chansons introduisent chaque chapitre. La littérature et l
a lecture ont une grande place dans cette histoire. Plus largement, il est montré combien l’éducation et sa transmission sont nécessaires, pour s’épanouir, pour
avoir le choix, pour être libre.

Présentation de l’éditeur :
Violette Toussaint est garde-cimetière dans une petite ville de Bourgogne. Les gens de passage et les habitués viennent se confier et se réchauffer dans sa loge. Avec la petite équipe de fossoyeurs et le jeune curé, elle forme une famille décalée. Mais quels événements ont mené Violette dans cet univers où le tragique et le cocasse s’entremêlent ?

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