Calpurnia

Calpurnia était le prénom de la dernière femme de Jules César. Shakespeare a aimé le rappeler (Julius Caesar). La quatrième épouse de Pline le Jeune se nommait ainsi et Calpurnia désigne également un arbre du Natal, une région d’Afrique du Sud.

Que réserve donc ce personnage au prénom finalement pas si étrange, pas si méconnu, qui résonne avec prestige? Calpurnia, l’héroïne de Jacqueline Kelly, est une petite fille de douze ans ou presque. L’an 1900 va pointer le bout de son nez, elle vit au Texas, son père est producteur de coton, sa mère a sans cesse des migraines et la jeune fille ne compte pas sur le nouveau siècle pour l’étouffer dans des corsets ni pour l’étriquer dans des activités domestiques ou mondaines insipides. De plus, Calpurnia a commencé à lire L’origine des espèces de Charles Darwin

Quand son histoire débute, Calpurnia prend conscience du monde qui vit sous ses yeux, dans l’herbe, dans les arbres, dans les murs de la maison… Captivée par tout ce qui “est”, elle décide de comprendre tout d’abord pourquoi elle trouve des sauterelles vertes et des sauterelles jaunes qui en plus n’ont pas la même taille. Et pourquoi les chiens ont-ils des sourcils? Et qui est ce Francis Bacon au nom si amusant? Naturaliste en herbe, Calpurnia emprunte avec grand appétit la voix de la connaissance. L’attention est à son apogée, les pourquoi s’enchaînent et se poser des questions n’a jamais été aussi merveilleux et énergisant. Forcément incomprise par ses parents, respectables mais inflexibles et ennuyeux, elle trouve refuge dans le “laboratoire” de son grand-père, une cabane dans laquelle ils deviennent de vrais explorateurs au service de la botanique ou de la physique.

Bon-Papa, passionné de sciences, sait la comprendre et la prendre sous son aile. Entre eux, une grande complicité s’installe. Ce cher Capitaine Tate qui tente d’obtenir de l’alcool à partir de noix de pécan, initie donc sa petite fille à la recherche, à l’observation et aux risques qu’il faut prendre pour remplir son carnet de savante offert par son grand-frère.

Calpurnia est une enfant pleine d’énergie, convaincue que son quotidien ne peut être gâché en broderie ou en cuisine. Elle se définit comme bizarre parce qu’elle ne rentre pas dans la robe que sa condition a cousue pour elle. Le lecteur la sait parfois seule, très seule. Attachante, entraînante, intrépide et résolue, elle tisse, le temps d’un roman, son cocon dans lequel elle se prépare. Si elle s’adapte et fait en grande partie ce qu’il est attendu d’elle, ce n’est que pour mieux s’envoler ensuite à la découverte de la Terre entière.

C’est un délicieux plaisir que d’imaginer la suite de sa vie, de la croire célèbre scientifique qui laisse son nom dans de nombreux ouvrages. Car oui, cet ouvrage hypnotisant sur la liberté, la tolérance, le rôle féminin, la transmission et la force d’exister entièrement a malheureusement une fin. Ou pas… Puisque tout un chacun a une Calpurnia qui vit en lui ou en elle, une évidence à laquelle il faut faire honneur.

Présentation de l’éditeur :
Calpurnia Tate
a onze ans. Dans la chaleur de l’été, elle s’interroge sur le comportement des animaux autour d’elle. Elle étudie les sauterelles, les lucioles, les fourmis, les opossums. Aidée de son grand-père, un naturaliste fantasque et imprévisible, elle note dans son carnet d’observation tout ce qu’elle voit et se pose mille questions. Pourquoi, par exemple, les chiens ont-ils des sourcils ? Comment se fait-il que les grandes sauterelles soient jaunes, et les petites, vertes ? Et à quoi sert une bibliothèque si on n’y prête pas de livres ? On est dans le comté de Caldwell, au Texas, en 1899.Tout en développant son esprit scientifique, Calpurnia partage avec son grand-père les enthousiasmes et les doutes quant à ses découvertes, elle affirme sa personnalité a de ses six frères et se confronte aux difficultés d’être une jeune fille à l’aube du XXe siècle. Apprendre la couture et les bonnes manières, comme il se doit, ou se laisser porter par sa curiosité insatiable ? Et si la science pouvait ouvrir un chemin vers la liberté ?

La suite :

Calpurnia a été adapté en bande dessinée :


15 réflexions sur “Calpurnia

  1. Si ça peut t’aider, j’écris mes articles sur word puis je les copies sur mon blog. Je n’efface les articles sous word que quand ils sont parus sur mon blog. Sa évite les crises de nerfs en cas de clic malencontreux.

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