La petite garce dans la prairie

Très peu de personnes croyaient en le succès de The Little House on the Prairie quand la série fut créée à la fin des années 70. Elle est aujourd’hui connue de tous et rediffusée dans de nombreux pays. Hormis Laura Ingalls, dont les œuvres de la réelle Mrs Wilder inspirèrent Michael Langdon, interprétée par Mélissa Gilbert, le personnage qui a le plus marqué les téléspectateurs est sûrement cette garce de Nellie Oleson, jouée par l’inimitable Alison Arngrim.

La petite garce dans la prairie est paru en 2011 en France aux éditions Florent-Massot. Dans ces confessions, Alison raconte son enfance, son arrivée et sa « vie de famille » à Walnut Grove. Réellement détestée par certains qui ne savaient considérer qu’il ne s’agissait que d’un rôle de méchante petite fille, elle s’est pourtant ensuite servie de son visage, de sa « présence » dans le salon des gens pour mener ses combats : la lutte contre le sida ainsi que celle contre la maltraitance et les abus sexuels des enfants. Elle a elle-même été abusée par son frère avant que La prairie (comme elle l’appelle) ne la révèle et témoin des derniers mois de Steve Tracy, son mari à l’écran et son meilleur ami à la ville, alors qu’il était atteint du sida.

« La porte s’ouvrit sur une minuscule petite fille à taches de rousseur, avec des nattes et possédant la plus grande rangée de dents de devant que j’avais vue de ma vie. C’était Melissa Gilbert. Elle avait environ 9 ans. J’avais à peine 12 ans et j’étais petite pour mon âge, mais cette fille-là aurait pu rentrer dans mon porte-monnaie – et aurait réussi à le ronger pour en sortir. »

Nellie Oleson Alison Arngrim

Alison est incroyablement dotée d’un caractère qui lui permet de toujours voir « l’humour des situations malgré leur noirceur ». Honnête, touchante et évidemment très très drôle, elle raconte, au milieu de ces terribles mais constructives épreuves, les moments exquis qu’elle partagea entre autres avec Melissa Gilbert sur le plateau de La prairie. Car oui, en réalité, Laura et Nellie ont toujours été amies, complices. Comme il est alors amusant et émouvant d’apprendre ce qui se passait derrière la caméra.

Par exemple, Michael Landon produisait, réalisait et écrivait un spectacle sain aux valeurs universelles dans lequel, pour ravir ses téléspectatrices, il avait fait de Charles Ingalls, le père irréprochable des romans de Laura Ingalls Wilder, un homme sexy, musclé, luisant de sueur, démonstratif envers sa femme qui… ne portait pas de sous-vêtements sous ses pantalons du XIXème siècle ! Qui sait que si Carrie tombe générique après générique c’est parce que sa mère (la vraie!) venait de la réveiller et de lui mettre ses chaussures à l’envers ? Qu’Alison portait une perruque qui lui saignait littéralement le cuir chevelu ou encore que les enfants tournaient sous une chaleur étouffante ? Pas de frivolités, pas de caprices de star mais quelques heures difficiles, une adolescence rythmée par les tournages puis une vie femme parfois tourmentée qu’Alison a choisie et dirigée avec une grande lucidité. Son ouvrage ressemble à une recette du bonheur. Les fans ne peuvent pas y résister et les autres ne devraient pas non plus.

La petite garce dans la prairie

« Oui, je confirme, Michael était très beau. Beau à vous couper le souffle : tout en muscles, bronzé, avec de grandes dents blanches et une crinière de boucles chatoyantes. C’était la version masculine d’une affiche de Farrah Fawcett. Parfois je me demandais de quoi il aurait l’air dans un maillot de bain rouge ! »

Présentation de l’éditeur :
Pendant sept ans, Alison Arngrim a incarné dans La petite maison dans la prairie une môme méchante, intrigante, égoïste, menteuse et manipulatrice. Alors que des milliers de téléspectateurs détestaient Nellie Oleson, elle en vint à aimer son personnage. Alison raconte avec mordant son enfance à Hollywood, se rappelant les moments inoubliables et truculents du tournage de la série culte. Elle revient également sur sa vie avec courage, évoquant sans fard les abus sexuels qu’elle a subis, sa timidité paralysante, les secrets qu’on lui a cachés et la perte douloureuse de certains proches. Chaque fois, c’est Nellie Oleson, son audace et sa détermination, qui lui montrera le chemin à suivre.

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