Psychose

Pour créer son personnage de Norman Bates, Robert Bloch s’est inspiré d’Edward Theodore Gein, un homme surnommé « le boucher de Plainfield » dans un film en 2007. Lui et son frère sont « abusés physiquement et verbalement par un père alcoolique et une mère dominatrice qui est une fanatique religieuse » qui apprend à ses enfants « que le sexe est l’incarnation du mal qui les rendra malades ». En 1968, Ed Gein est déclaré coupable des meurtres de deux femmes (officiellement). Les parties de leur corps et celles des cadavres qu’il a été déterrer sont retrouvées aux quatre coins de sa « maison de l’horreur ». (Source :Psychose, n°P3038, éditions Points, 2011)

Ainsi s’ouvre la première partie de cette édition de Psychose aux éditions Points, une version de 2011 bénéficiant d’une traduction d’Emmanuel Pailler, par la mise en avant de cette source d’inspiration. Stéphane Bourgoin, auteur de la préface, rappelle également que ce fait divers exceptionnel a inspiré plusieurs films dont le plus célèbre, Psycho, le chef d’œuvre d’Alfred Hitchcock en 1960. En 2013, la série télévisée Bates Motel retraçant la jeunesse de Norman Bates de manière contemporaine fait sensation avec dans les rôles principaux les grandioses Vera Farmiga et Freddie Highmore. S’en suit un entretien avec Robert Bloch qui revient sur son ouvrage et sur les productions hollywoodiennes. Le livre est déjà passionnant et, enfin, Psychose peut commencer…

Norman Bates n’est plus à présenter. Schizophrène conservant le corps embaumé de sa mère qu’il a lui même été chercher au cimetière, il porte les vêtements de celle-ci et entretient de vraies conversations avec elle. Il fit sensation quand, à la sortie du livre et du film, les troubles mentaux n’étaient sans doute pas aussi connus du grand public comme ils peuvent l’être aujourd’hui. La révélation finale était donc, il faut partir de ce principe, inimaginable, l’enquête policière qui avait été lue ou vue était à relire ou à revoir, à remettre en question, à réinterpréter, à savourer de nouveau mais tout autrement.

Après toutes ces années, Psychose n’a rien perdu de sa fraîcheur. Les phrases tranchent toujours aussi nettement, à l’image de la feuille de boucher, arme du crime originelle (Hitchcock utilisa un couteau). La présence de Norma Bates est indéniable et palpable. Des scènes terrifiantes se jouent dans l’esprit, des scènes cultes où le lecteur de se délecte d’un protagoniste psychanalytique qui, tel l’ensemble du moi, du ça et du surmoi est composé de Norman (le garçon), de Norma (la mère mauvaise, malsaine et possessive) et de Normal (la personnalité qui garde l’équilibre entre les deux autres). Indispensable !

 « We all go a little mad sometimes. »

Psychose

Présentation de l’éditeur :
Un soir d’orage, Mary, qui a dérobé 40 000 dollars à son patron, s’arrête dans un motel miteux et isolé. Le propriétaire est un vieux garçon un peu étrange mais sympathique. Épuisée par dix-huit heures de route, la fugitive s’accorde une douche bien méritée. A travers une fissure dans le mur, quelqu’un l’observe… Ce roman horrifique a inspiré le film le plus célèbre d’Alfred Hitchcock.

Psycho 01 Bates Motel Hitchchock

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14 réflexions sur “Psychose

  1. ce film est culte, pour moi, et je l’ai vu un paquet de fois ! Aussi, je n’ai pas résisté au livre. J’ai tout de même préféré le film, pour son atmosphère inimitable, mais c’était tout de même un plaisir de découvrir le livre qui a inspiré Alfred ! J’ai d’ailleurs vu le film qui lui est consacré, quelques scènes vraiment sympas !

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    1. C’est vrai que le film Psycho a aussi ma préférence. Mais voilà, comme tu dis, il faut savoir d’où il vient, quelles sont ses origines et c’est un très bon roman à la base. J’ai adoré le film Hitchcock, je suis pressée de le revoir! 🙂

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