Le Manoir, Tome 2

ATTENTION, spoilers!

La vie au Manoir n’est pas de tout repos. Amusant pour une anti-chambre de l’au-delà ! Maintenant que Cléa et Liam ont tous deux accepté leur situation, ils laissent le monde auquel ils appartiennent s’ouvrir à eux, les surprendre et leur offrir une seconde vie. Cette dernière est, dans Cléa et la porte des fantômes, premièrement consacrée au dénouement du meurtre de la jeune fille qui, ayant refoulé tout ce qui a trait à sa captivité, retrouve des indices au fil du temps seulement. En quête de réponses, Liam apprend également des choses sur lui, sur sa maladie, sur sa famille…

Et comme si toute la lumière qui est à faire sur ce qui les a menés à la mort n’était pas une occupation assez prenante, voilà Cléa, Liam, Raoul et tous les résidents du Manoir confrontés à la fuite d’âmes grises, à la dépression d’Emmerance et à l’arrivée de Hoël, un petit garçon plein d’amour et d’imagination. Que d’événements qui vont faire se déployer la narration autant dans le temps que dans l’espace. Les héros, aux destins qui d’ailleurs se croisent joliment, y côtoient des personnages forts, aussi intéressants qu’effrayants. Il ne faut pas dévoiler ces « monuments » de l’Histoire qui permettent des allers et retours extraordinaires entre les siècles mais il faut souligner le fait qu’ils génèrent évidemment un grand ravissement et une intensité croissante.

A tout jamais épatante et singulière, Évelyne Brisou-Pellen offre dans ce deuxième tome de la saga une enquête policière bien ficelée, un grand moment de chevalerie, une poursuite dans les rues de Londres (au XIXème siècle!), le témoignage d’un acteur de la Révolution française et de vraies scènes glaçantes quand ses fantômes montrent de quel bois ils se chauffent ! A tout cela, l’auteur des aventures de Garin Trousseboeuf ou des Messagers du temps conjugue la mafia, la vengeance et, bien sur, suspense, humour et émotion. L’univers du Manoir grandit grandit grandit, s’étoffe sous cette plume si distinguée et définitivement hantée par un génie des récits.